vendredi 15 mars 2019

Ces cadeaux que la nature nous fait...

La pêche, avec le temps qu'elle nous fait passer au bord ou sur l'eau, est un excellent moyen de s'immerger et de se (re)connecter avec la nature et d'apprendre à la connaître, indépendamment de tout discours scientifique, savant ou livresque. 

La pêche, c'est l'expérience des sens, c'est l'odeur des bords de Saône orangés et orageux un soir d'été ; c'est aussi celle de la mousse et du ruissellement d'un petit cours d'eau en mars -l'odeur de l'ouverture de la truite dans mon enfance.
La rencontre fortuite avec un lynx venu boire dans l'atmosphère glaciale du lever du jour, sublime animal qui ne se méfie pas d'un pêcheur solitaire, silencieux et concentré.

Crédit photo : Vincent Jacob




Un renard, par une soirée tiède d'automne, est passé à quelques mètres de moi, s'approchant pour boire à mes pieds et s'est rendu compte en croisant mon regard que je n'étais pas un arbre -je n'oublierai pas ton regard d'intelligence, bel animal.
La pêche en float-tube, communion avec l'élément par son silence et sa simplicité, permet d'approcher les martins-pêcheurs au plus près sans les effrayer. Un martin-pêcheur, c'est comme un coucher de soleil sur un lac en plein été. 




L'ablette, le héron, la fouine, le milan, la libellule, la bergeronnette, tous imposent un profond respect  pour peu que l'on porte sur eux un regard primitif et naïf. Il est grand temps de considérer à sa juste valeur le cadeau qui nous est fait chaque jour que l'on passe au bord du miroir du monde. 

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

Charles Baudelaire, "Correspondances", Les Fleurs du mal, 1857. 

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